L’esprit de famille réinventé à l’Hôtel Ville d’Hiver

Editions Vision – 2022

Réinventer l’esprit XIXe d’Arcachon, c’est le défi que se sont lancés Nathalène et Olivier Arnoux en rénovant l’ancienne usine de la Compagnie Générale des Eaux. Comme point de départ de leur réflexion, l’envie de faire de l’hôtel Ville d’Hiver un véritable repaire d’amis, pour se retrouver été comme hiver.

Nous sommes en 1865. À l’aube de l’explosion du tourisme sur le Bassin d’Arcachon, les frères Pereire voient dans la construction de sanatoriums à ciel ouvert la solution pour attirer à Arcachon les malades -et leurs riches familles- toute l’année, et non plus seulement l’été. L’iode de l’océan et la résine de pin de la forêt, encore plus proche, constitueraient un moyen efficace de combattre la tuberculose. En un temps record, ce sont plus de 300 villas cossues qui émergent aux côtés des chalets hygiénistes sur les hauteurs d’Arcachon. Ainsi était née la Ville d’Hiver. Au milieu de ces joyaux architecturaux, l’ancienne usine élévatrice de la Compagnie Générale des Eaux. Un site communal, datant de 1884, qui alimentait en eau la ville d’Arcachon, prenant ainsi pleinement part au développement et l’épanouissement de la ville au XXème siècle.

C’est justement le charme et la personnalité de sa belle façade XIXème qui ont fait chavirer le cœur de Nathalène et Olivier Arnoux. En 2004, lorsqu’ils découvrent l’usine, à l’état de friche, le coup de foudre est immédiat. Le bâtiment est en ruine, engoncé sous les ronces, mais le couple perçoit immédiatement le potentiel du bâtiment. Une folie pour certains, un défi inespéré pour ces amoureux du bassin. « Une cour en béton, quatre murs et un arbre au milieu. Voilà à quoi ressemblait le lieu quand nous l’avons découvert pour la première fois. Mais immédiatement, nous avons su nous projeter et imaginer notre futur projet de vie! » sourit Nathalène. Et le pari est de taille : il s’agit là de faire revivre tout un pan de l’histoire d’Arcachon. Mais Nathalène et Olivier n’en sont pas à leur coup d’essai. Après avoir exploité plusieurs restaurants branchés (« Chez Francis » et le « Wharfzazate ») au Cap Ferret, Olivier, l’enfant du Bassin, décide avec sa femme, ancienne avocate à Bordeaux, d’ouvrir la Maison de Peyrat à Sarlat. Mais très vite, le couple se languit du climat et de l’ambiance si particulière de la côte: retour aux racines, avec l’envie de démarrer un nouveau projet ensemble au cœur de ce Bassin qu’ils aiment tant. Dix huit mois de travaux et de nombreuses difficultés plus tard, l’Hôtel Ville d’Hiver ouvrait ses portes en 2009. Un hôtel flambant neuf, à l’identité forte et affirmée, convoquant toute la quiétude et la sérénité du Bassin d’Arcachon. 

Perché sur les hauteurs de la ville d’Hiver, l’Hôtel Ville d’Hiver semble avoir toujours existé… Nathalène Arnoux, la maîtresse des lieux, nous accueille devant la façade du bâtiment principal, sous l’inscription historique «Compagnie Générale des Eaux ». Face à nous, c’est un véritable bond hors du temps qui s’amorce. Alors que l’extérieur de l’hôtel revêt une architecture typique XIXe siècle, l’intérieur, lui, a été totalement repensé et remis à neuf. Le lieu a été conçu pour raconter des histoires, celle du quartier de la Ville d’Hiver d’abord, mais aussi celle d’un écrin solaire pour réunir les gens d’ici et d’ailleurs. Un lieu solaire où vivre ensemble lors de journées qui s’étirent à n’en plus finir. « Le défi était de s’adapter à l’environnement sans tomber dans le pastiche: parvenir à conjuguer le passé et le présent, et redonner au bâtiment toutes ses lettres de noblesse. Nous avons pris le parti de célébrer ici l’art de vivre du Bassin, tout en donnant au lieu une identité forte, une âme et une personnalité» explique Nathalène. 

Conjuguant les styles et les époques, l’hôtel ville d’Hiver prône une esthétique intemporelle et chaleureuse, où design rime avec chic et authenticité. Ici et là, des meubles chinés sur les brocantes ou dans les greniers familiaux, recouverts de tissus irlandais ou de tartans. Un contrepied assumé aux belles rééditions de design du début du siècle que l’on retrouve dans toutes les pièces de l’hôtel. Tandis que les murs se parent de toiles d’artistes locaux ou de reproductions authentiques de grands maîtres, les sols eux s’habillent de moquettes moelleuses et de grands tapis douillets et colorés. Le bois omniprésent, les touches de couleurs, les tables marocaines, les étoffes à carreaux, les rééditions de luminaires Bauhaus… Chaque pièce a une histoire et dialogue avec l’ensemble de l’hôtel dans un savant mélange d’influences: « nous avions envie de revisiter avec subtilité les codes des intérieurs de l’Europe du Nord, sans ostentation ni caricature». Éclectique, authentique et chaleureux, ainsi pourrait-on qualifier le style audacieux de cet hôtel plein de vie. Et derrière ce petit côté British très contemporain, c’est toute une réflexion sur la fonctionnalité des lieux qui a été pensée pour optimiser les espaces.

Si l’ancienne usine accueille désormais les lieux de vie communs, les chambres, elles, prennent place dans deux nouveaux bâtiments créés ex-nihilo. Un savant tour de force pour l’architecte Emmanuel Graffeuil qui, un siècle plus tard, a su redessiner avec justesse les contours du bâtiment, sans jamais dénaturer l’architecture typique du quartier. Ce sont donc dix-huit chambres qui sont venues se nicher au cœur d’une villa d’époque adjacente à la propriété. La piscine, creusée dans l’ancienne cuve de l’usine des eaux, joue elle aussi la carte de l’anticonformisme. À l’ombre des regards et à l’abri des courants d’air, c’est le spot parfait pour s’offrir quelques brasses en toute quiétude! Côté restaurant, c’est le chef Mohamed Ait Babaziz qui s’affaire aux commandes de cette brasserie gastronomique, où se pressent les locaux toute l’année.

Et si l’hôtel apparaît comme l’écrin rêvé pour poser ses valises le temps d’une échappée solaire, c’est aussi, et peut-être surtout, grâce aux maîtres des lieux. Amoureux des arts et des lettres, Nathalène et Olivier ont décidé de faire de ce lieu un véritable repaire d’amis et d’artistes. Erigé en langage universel, l’art occupe une place fondamentale dans la vie de l’hôtel. Dans les couloirs, il n’est pas rare de croiser des écrivains ou des musiciens venus se réfugier dans ce haut lieu d’inspiration. Ainsi Chantal Thomas, Arnaud Cathrine, Colombe Schneck, ou encore Florent Marchet, Jeanne Cherhal et Gaëtan Roussel sont devenus de véritables habitués des lieux. «C’est un échange. Nous recevons ces artistes en résidence et eux produisent une œuvre originale pour nous», explique la propriétaire. Au fil des saisons, les expositions de photographies et de peintures s’enchaînent, sans jamais se ressembler. L’été, c’est au bord de la piscine que l’on se retrouve pour écouter un concert a cappella, ou partager ses derniers coups de cœur artistiques. 

Bouquiner dans les canapés du salon feutré, prendre un bain de soleil sur la terrasse lumineuse, profiter de la piscine ombragée en retour de plage, s’offrir un repas savoureux en lisière de forêt, se lover dans les “corbeilles de plage” de style Strandkorb, profiter d’un massage ressourçant… Tous les ingrédients sont réunis afin d’offrir une expérience authentique et réconfortante. Ici, tout se découvre à pied: la forêt adjacente, l’océan tout proche, le quartier et ses villas d’époque… Si le nom de l’hôtel évoque l’état d’esprit qui baignait les lieux sous Napoléon III, c’est aussi toute la quiétude de la Ville d’Hiver que l’on retrouve dans ce havre de paix. Comme une réminiscence du passé curatif du quartier. Il souffle en effet un air de vacances permanent à l’Hôtel Ville d’Hiver, et il suffit de vivre au rythme du soleil pour savourer la douceur et la convivialité de ce refuge intimiste. Ici, le temps semble s’être suspendu, les esprits sont détendus et bientôt on n’entend plus que le doux bruissement de son bien-être.

INFORMATIONS PRATIQUES

20 avenue Victor Hugo 33120 Arcachon

05 56 66 10 36 – contact@hotelvilledhiver.com

Instagram: @hotelvilledhiver

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