Le Splendid, plongée dans l’âge d’or de Dax

Editions Vision – 2022

Il trône fièrement dans les rues de Dax et impose depuis près de 90 ans sa majestueuse empreinte. Lui, c’est l’hôtel le Splendid. Un chef-d’œuvre mythique d’Art Déco qui nous plonge dans le faste d’antan de la ville thermale. 

C’est une leçon d’histoire et d’urbanisme, une immersion dans l’ambiance des années folles… Quiconque enjambe l’Adour en empruntant le Pont Vieux ne pourra manquer cet opulent bâtiment blanc. Trônant fièrement dans les rues de Dax, l’hôtel le Splendid transporte les visiteurs à l’âge d’or de Dax. Chef-d’œuvre mythique d’Art Déco, l’édifice au charme suranné invite chacun à replonger dans l’histoire de Dax. 

Un lieu chargé d’histoire

Niché aux pieds des berges piétonnes de l’Adour, tel un vaisseau amiral, Le Splendid occupe une place privilégiée dans la ville. À l’emplacement actuel de l’hôtel, s’élevait un château fort édifié au 12ème siècle. Des siècles plus tard, l’édifice moyenâgeux n’est plus, mais le faste d’antan, lui demeure toujours. Nous sommes en 1928. Eugène Milliès-Lacroix, alors maire de Dax, rêve d’un pôle touristique luxueux pour concurrencer Vichy. L’homme, visionnaire et audacieux, rêve sa ville en grande station thermale française. Il imagine alors un vaste plan de rénovation urbaine: une idée folle nécessitant de raser un quart de la ville… L’auteur Yves Harté écrivait dans sa nouvelle « Les yeux verts du Splendid » (publiée par les éditions Le Festin): «En 1925, Eugène Milliès-Lacroix, maire, dignitaire landais et fils de ministre, décide envers et contre tous que Dax devait posséder sur les rives de l’Adour une façade comparable à celle des plus belles stations. Le Splendid en serait le firmament». Dernier rescapé de ce projet d’envergure, le Splendid est l’un des plus petits établissements parmi les six ou sept imaginés à l’origine. 

La naissance d’un mythe

La construction de l’hôtel le Splendid est alors confiée à l’architecte André Granet, renommé pour sa dernière création Art déco, la Salle Pleyel à Paris. Au même moment, sont construits à Dax de nombreuses villas Art Déco (villa du Docteur Daraignez, villa des Terrasses ou celle rue du Tuc d’Eauze…), mais aussi l’Atrium-Casino, un complexe en béton armé résolument créatif. Aux lendemains d’heures les plus sombres, c’est toute une époque qui réclamait la légèreté et l’élégance. Et avec ses lignes sobres, sa façade avec sa verrerie et les somptueuses formes géométriques de son escalier, l’Atrium Casino s’affirme comme un bel exemple de cette tendance architecturale.

Promoteur passionné du style Art déco, André Granet va donc reprendre les codes de ce mouvement et imagine l’hôtel comme un paquebot, pour séduire une clientèle aisée, habituée aux croisières transatlantiques. Tout droit inspiré du mythique Normandy, le Splendid ouvre ses portes en 1929 et voit défiler les plus grandes personnalités de son temps: Ernest Hemingway, Joseph Kessel, Sacha Guitry… Tous tombent sous le charme de ses longues façades subtilement décorées, mais aussi et surtout du grand hall et son large escalier, élégant rappel des grands vaisseaux transatlantiques. L’établissement s’impose rapidement dans la ville et dans la vie des Dacquois, et assoit la réputation de Dax comme station thermale à la pointe de la modernité. Les curistes d’ici et d’ailleurs affluent à Dax pour jouir de la qualité de ses eaux et du faste de ses établissements. De nombreux matadors en font également leur repaire favori lors des férias de Dax.  En 1991, c’est une nouvelle reconnaissance : le Splendid fait l’objet d’une inscription à l’Inventaire des Monuments Historiques. Avant de connaître quatre ans plus tard, une première phase de rénovation. Mais années après années, l’activité thermale de Dax connaît un triste déclin, qui frappe de plein l’hôtel. En 2013, le couperet tombe, et le Splendid ferme ses portes. Un coup dur pour les Dacquois qui ont le sentiment de perdre un emblème de leur ville, un témoin privilégié de l’histoire dacquoise.

Mais le Splendid, véritable fleuron du mouvement Art Déco, n’a pas dit son dernier mot. Ce bâtiment au style empreint de fantaisies fait partie du décor et constitue l’un des rares témoins d’une époque foisonnante et d’un art de vivre typiquement français. Alors, après cinq ans de fermeture, l’hôtel 4 étoiles réouvre en mars 2018 après un colossal chantier de restauration. Un travail d’orfèvre afin de restaurer ses décors (en majorité intacts) sans les déformer, et moderniser l’existant sans trahir le passé.

Un fleuron du mouvement Art Déco

C’est au rez-de-chaussée de l’hôtel que les codes de l’Art déco s’expriment avec le plus de panache. Dès l’entrée dans le hall du Splendid, le ton est donné, et l’on embarque pour un voyage enivrant au cœur des années 30. Magnifié et toujours aussi théâtral, le grand hall a retrouvé sa fonction de pivot central de l’hôtel, entre événements festifs, culturels et musicaux. Cernés par les silhouettes dorées rehaussant les murs blancs épurés, on entendrait presque l’écho joyeux des voyageurs cosmopolites du paquebot Normandy. Alors, on avance le nez en maraude, le regard happé par les détails subtils qui donnent toute leur force au lieu.

Pièce maîtresse du Splendid, la verrière lumineuse en jeu graphique signée Genet et Michon, a retrouvé ses lettres de noblesse, après un minutieux nettoyage pièce par pièce. Hypnotisante, elle baigne l’espace d’une douce ambiance de croisière et inonde le grand escalier de lumière. Point d’orgue du bâtiment, ce dernier décline les motifs géométriques sur de longues et harmonieuses bandes de verre. Les carreaux graphiques noirs et blancs d’origine, les touches orientales, les lignes vives et anguleuses, les compositions géométriques et rassurantes… C’est tout le style Art Déco qui explose sitôt le hall franchi. La sélection pointue de luminaires et les pièces de mobilier contribuent également à rendre le lieu exceptionnel, d’une rare élégance. Partout, le style Art déco s’invite dans l’hôtel. Côté restaurant, le Splendid sort là aussi le grand jeu pour nous faire revivre le faste d’antan. Le lustre monumental, les larges colonnes en laque noire, les larges tapisseries murales graphiques, la moquette reproduisant un motif floral retrouvé sur une ancienne photographie du restaurant… Tout a été minutieusement pensé pour retrouver cette ambiance mythique. On s’y verrait déjà passer de longues heures à refaire le monde et savourer des dîners qui s’étirent délicieusement. Lors de sa rénovation, le fumoir a lui aussi été repensé en un bar intimiste et cosy. Ici, le temps semble s’être arrêté et l’on s’attendrait presque à apercevoir Sacha Guitry ou Marcello Mastroianni lovés dans un des fauteuils de velours carmin. L’extérieur lui a aussi été repensé, et notamment les jardins devant l’hôtel, permettant ainsi aux Dacquois de se réapproprier avec joie cet oasis de verdure.

En mixant les références années 1930 et jeux de textures brutalistes, le Splendid réussit le pari de remettre au goût du jour un exemple fascinant du mouvement artistique de l’entre deux guerres. Chaque détail raconte une histoire. Celle d’une époque où les villes s’habillaient d’architecture élégante et géométrique, mais aussi celle d’un lieu à la personnalité unique qui a su traverser fièrement les âges. Si l’épure de ses décors évoque les grandes heures de la villégiature thermale, le Splendid, fierté de la ville, a réussi le pari audacieux d’ouvrir une nouvelle page dans l’histoire dacquoise.

ENCADRÉ

Plus que de simples soins, le spa du Splendid offre une véritable parenthèse temporelle, en prise avec un environnement plein de bonnes vibrations. L’épure des lignes architecturales, les mosaïques des années 30, les voûtes de l’ancien château fort… Le décor est splendide et l’impression de bien-être immédiate. La gamme de soins est signée Cinq Mondes et Phytomer: massage relaxant, gommage sous affusion, parcours Aqua-Sensoriel, modelage sous pluie, enveloppement argile et algues, bain hydromassant… ne reste plus qu’à choisir ! Au cœur de ce royaume liquide de 1800m², les muscles se détendent, les épaules s’affaissent et on laisse errer notre esprit dans ces décors exceptionnels. Un véritable voyage hors du temps !

Plus d’infos:

“LE SPLENDID” – Hôtel VACANCES BLEUES

2 Cours de Verdun – 40100 DAX

Tél : 05 58 35 20 10 – Mail : splendid@vacancesbleues.com 

L’hôtel se découvre également en ligne grâce à une visite en réalité virtuelle.

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